Le malade est dirigé vers l’unité de soins intensifs ou il passera 48 h en moyenne.
S’il n’a pas été réveillé en salle de réveil il le sera progressivement en soins intensifs. Il est porteur d’une perfusion, d’une sonde urinaire mais la sonde gastrique est retirée dés le réveil. La tension artérielle, le pouls et d’autres paramètres cardiovasculaires sont surveillés en permanence par des appareils électroniques qui retransmettent les résultats sur un écran.
Les 2 principales complications pouvant survenir durant le séjour en soins intensifs sont :
-l’hémorragie qui si elle est importante nécessitera une transfusion et/ou une ré intervention
-L’insuffisance hépatiqueliée au volume de foie enlevé et à l’état du foie avant l’intervention (existence d’une cirrhose). Cette insuffisance hépatique est généralement transitoire et peu grave sauf si elle persiste au-delà du cinquième jour.
Si ces risques sont écartés le patient est transféré dans l’unité d’hospitalisation traditionnelle où il restera 8 à 10 jours. Le patient se réalimentera dés la reprise du transit intestinal, la sonde urinaire sera rapidement retirée, le drain abdominal à partir du 4ème jour s’il ne donne plus rien. La surveillance sera clinique (température, tension artérielle, examen de la cicatrice) et biologique (facteurs de coagulation, enzymes hépatiques, globules blancs et rouges).
Deux complications spécifiques peuvent survenir durant cette période :
-La fistule biliaire : de la bile s’écoule par le drain (liquide de couleur jaune). Si le débit est peu important cette fistule se tarira spontanément. En cas de débit élevé elle signe une plaie d’un gros canal biliaire. Il n’est pas nécessaire de réopérer le patient. Ces fistules se traitent par voie endoscopique en glissant dans le canal biliaire principal une prothèse en plastique qui sera retiré une fois la fistule asséchée.
-la collection sur la tranche de section : il peut s’agir d’un hématome ou d’une collection bilieuse (on parle de biliome) surinfecté. Cliniquement le patient est fébrile, parfois gêné pour respirer. Le taux de globules blancs dans le sang est élevé et le bilan biologique hépatique est perturbé. Le scanner permet de faire le diagnostic et de traiter cet abcès en le drainant par voie percutanée sous anesthésie locale.
Résultats des hépatectomies:
Dans les centres experts la mortalité postopératoire est surtout le fait des hépatectomies majeures. Elle est inférieure à 3%. Pour les hépatectomies mineures la mortalité est presque nulle (inférieure à 0.5%). A Saint-Antoine 120 patients ont eu une hépatectomie majeure durant l’année 2009 ; 2 patients sont décédés. Ils avaient tous un foie pathologique avec une insuffisance hépatique préopératoire.
Le taux de complications (morbidité) varie entre 20 et 10%. Les complications graves (nécessitent une ré intervention) ne concernent que 5% des patients.