Traitement chirurgical du cancer de l’anus

Traitement chirurgical du cancer de l’anus

But du travail : Le traitement de référence des carcinomes épidermoïdes du canal anal est une association radio-chimiothérapie. Une amputation abdomino-périnéale (APP) est néanmoins indiquée en cas de persistance ou de récidive. L’utilisation d’un lambeau de muscle grand droit (LDG) est une alternative pour la fermeture du périnée. Les objectifs de cette étude étaient de rapporter les résultats carcinologiques au long cours après AAP. L’étude de l’impact des techniques de lambeaux sur la
cicatrisation et la survie des patients étaient les objectifs secondaires de cette étude.

Méthodes : de 1995 à 2007, tous les patients opérés à l’hôpital Saint-Antoine d’une AAP ont été inclus dans cette étude. Les caractéristiques cliniques des patients, le type de traitement néo-adjuvant, le geste opératoire, le stade histologique des tumeurs, les suites post-opératoires étaient recueillies rétrospectivement.

Résultats : 95 patients (70 femmes) ont été inclus. 87 (84.2%) avaient une radiothérapie néoadjuvante. Les indications opératoires étaient récidive (n=46, 48,4%), persistance de la tumeur (n=41, 43,1%), AAP d’emblée (n=8, 8,4%). 43 (45,2%) LGD ont été réalisés. La mortalité a été de 2,1%. 29 patients (30.5%) ont eu une ou plusieurs complications et 20 d’entre eux ont du être réopérés. Dans la moitié des cas, la reprise chirurgicale était indiquée pour sepsis périnéal. Le délai moyen de cicatrisation de l’ensemble de la cohorte était de 71 jours [1 – 1014]. Il était significativement raccourci grâce au LGD (19 j vs. 117 j ; p=0,0019). Le pourcentage de temps de survie avec des soins périnéaux était également plus faible (5,6% vs. 19,4%; p=0,0176). Avec un recul moyen de 41 mois, les survies globale et sans récidivie à 5 ans étaient de 55,6% et 45,1%. Le LGD ne
modifiait pas la survie ni le risque de récidive locale. Aucun des 8 patients ayant eu une hernie périnéale au long cours n’avaient eu de LGD.

Conclusion : Bien que ne modifiant pas le pronostic du cancer, le LGD permet d’améliorer la cicatrisation des patients après AAP et le confort de vie des patients.