La plupart des cancers du rectum et du côlon, appelés aussi cancers sporadiques, ont pour origine des tumeurs bénignes faisant saillie dans la cavité intestinale. On parle de polypes qui peuvent être d’apparence sessile, c’est-à-dire comme un verre de montre ou une demi-sphère posée sur la paroi intestinale, ou d’apparence pédiculée, c’est-à-dire ayant la forme d’un champignon ou d’un battant de cloche à l’envers, avec une tête et un pied (une tige), le pédicule du polype, reliant la partie renflée du polype à la paroi.
Les polypes, au début, sont petits, bénins et leur analyse au microscope montre que la plupart d’entre eux sont liés à la prolifération de glandes : il s’agit de polypes adénomateux, également appelés « adénomes ». Seule une minorité de ces adénomes deviendront un cancer, et cette transformation prend généralement plus de dix ans (figure 1.b, source INCa). Retirer les polypes adénomateux au cours d’une coloscopie avant qu’ils n’aient eu la possibilité de se transformer réalise ainsi une véritable prévention du cancer colo-rectal.
Beaucoup plus rarement, au cours de maladies transmises génétiquement, les cancers résultent de la transformation de très nombreux polypes colo-rectaux (polyposes) ou ne passent pas par la filiation avec les polypes (syndrome du cancer colique familial ou syndrome de Lynch)
Enfin, dans le cadre de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI : maladie de Crohn et rectocolite hémorragique) qui touchent environ 200 000 personnes en France, les cancers peuvent résulter d’une transformation lente de lésions inflammatoires en lésions pré-cancéreuses (dysplasie) puis cancéreuses.