La RCH peut nécessiter une intervention chirurgicale à froid dans plusieurs cas. Lorsque les interventions sont réalisées hors d’une situation urgente, la continuité digestive est le plus souvent rétablie dans le même temps qu’est faite l’exérèse du côlon et parfois du rectum.
- Dans le cas de formes distales, c’est à dire n’atteignant que le rectum, la chirurgie est rarement indiquée. Elle peut être retenue en cas de non réponse a tous les traitements médicaux et de retentissement important sur la qualité de vie. Elle peut aussi être discutée en cas de cicatrisation rectale sous la forme d’un micro-rectie. Le rectum est alors scléreux et a perdu sa capacité à se distendre permettant de retenir les selles. Celui-ci étant devenu un tube rigide, les selles deviennent impérieuses et parfois les patients sont incontinents. Il ne peut alors être proposé qu’unecoloproctectomie avec anastomose iléo-anale sur réservoir.
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Devant l’apparition d’une dysplasie, le risque de cancer est suffisamment important pour que soit discutée une intervention même en cas de dysplasie de bas grade. Toutefois, il est important de prendre en compte l’environnement sur lequel cette dysplasie est apparue.
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En cas de sténose, le cancer doit aussi être recherché, Si celui-ci ne peut-être formellement écarté, l’indication d’une résection chirurgicale doit être discutée.
- Lorsqu’il est décidé d’enlever la totalité du côlon mais de garder le rectum, l’anastomose iléo-rectale peut être effectuée dans le même temps. Cette anastomose doit porter au-dessus de la charnière recto-sigmoïdienne pour avoir un retentissement sur le résultat fonctionnel (nombre de selles par jour, le caractère urgent des selles) moindre et ainsi maintenir une bonne qualité de vie. Toutefois, si ce type d’intervention a un moindre retentissement sur la fertilité féminine, il expose toujours à un risque de reprise de la maladie et à un risque de cancer sur le moignon rectal restant.
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En cas de cancer, quelle que soit sa localisation ou de suspicion de cancer (dysplasie ou sténose), le risque de « second » cancer concomitant amène à proposer la réalisation d’unecoloproctectomie suivie d’une anastomose iléo-anale sur réservoir quand l’anus peut-être conservé. Dans cette situation, l’exérèse de la graisse située autour du rectum est absolument nécessaire. En effet, dans cette graisse, le cancer peut présenter une extension et il faut donc qu’elle soit enlevée. Avec l’ablation de cette graisse (méso-rectum), la dissection se fait alors dans un plan qui vient au contact du nerf à destinée uro-génitale responsable de l’érection et de l’éjaculation et il y a donc un risque de traumatisme de ces nerfs et de dysfonction de l’érection et de l’éjaculation dans les suites.
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Si l’appareil sphinctérien n’est plus compétent ou qu’il est envahi par la tumeur, une iléostomie terminale définitive peut être nécessaire.
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En cas de forme chronique, ne répondant pas aux traitements médicaux, la réalisation d’unecoloproctectomie suivie d’une anastomose iléo-anale peut permettre un amélioration de la qualité de vie importante.