On définit 3 niveaux de risque de développer un cancer colorectal : moyen, élevé ou très élevé. A chaque niveau de risque correspondent des recommandations de suivi adaptées.
LES PERSONNES À RISQUE MOYEN DE CANCER COLORECTAL (plus 80 % des cancers colo-rectaux)
Les hommes et les femmes de plus de 50 ans sont considérés comme des individus à risque moyen de développer un cancer colorectal. Le cancer colorectal est en effet très rare avant 40 ans. Le risque augmente à partir de 50 ans. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 70 ans.
Au sein de la population à risque moyen, certaines habitudes de vie (tabagisme, consommation excessive d’alcool, consommation importante de viande rouge) et l’obésité aggravent le niveau de risque personnel. Inversement, l’activité physique régulière est plutôt protectrice
La prévention et la détection du cancer colo-rectal chez les personnes à risque moyen et qui n’ont pas de symptômes évocateurs de cancer colo-rectal reposent sur la réalisation tous les 2 ans d’un test de recherche de sang dans les selles dans le cadre du programme national de dépistage organisé, suivi d’une coloscopie s’il est positif. Chez les personnes à risque moyen demandeuses, la réalisation de coloscopies à titre individuel à partir de 50 ans constitue aussi une technique de prévention/détection efficace.
LES PERSONNES À RISQUE ÉLEVÉ DE CANCER COLORECTAL (environ 15 % des cancers)
- Les personnes qui ont déjà eu un cancer colorectal ou un adénome de plus d’un centimètre.
- Les personnes dont un parent du premier degré (père, mère, frère, sœur, enfant) a été atteint d’un cancer colorectal ou d’un adénome de plus d’un centimètre avant 65 ans, et celles dont deux parents ont été atteints quel que soit l’âge au moment du diagnostic.
- Les personnes atteintes de maladie inflammatoire chronique de l’intestin associée à une cholangite sclérosante primitive, ou comportant une colite étendue évoluant depuis plus de 7 à 10 ans.
Le suivi consiste en la réalisation régulière d’une coloscopie.
LES PERSONNES À RISQUE TRÈS ÉLEVÉ DE CANCER COLORECTAL
il s’agit des formes familiales de cancer colorectal.
Les personnes atteintes de polypose adénomateuse familiale (PAF). La PAF est une maladie génétique qui se manifeste par la formation de plusieurs centaines de polypes dans le côlon, dès l’adolescence. Le risque d’avoir un cancer est quasi systématique si aucun traitement préventif n’est apporté.
Les personnes atteintes du syndrome de Lynch (ou HNPCC). Le syndrome de Lynch est dû à plusieurs types d’anomalies génétiques, qui se manifestent par la survenue de cancers du côlon, du rectum ou d’autres organes (endomètre notamment).
Le suivi repose sur des consultations d’oncogénétique et la réalisation régulière de chromo-coloscopies (coloscopies au cours desquelles la pulvérisation d’un colorant accroît les chances de détecter les lésions).